Fairuz, la 7è colonne de Baalbek

Fairouz est sans conteste une des plus grandes voix du monde arabe.

Ne connaissant que peu l'artiste, j'avais envie d'explorer sa discographie et à travers celle-ci sa carrière, sa vie artistique. Dès mes premières recherches, j'ai été vite attirée par son engagement humaniste et l'attachement qu'elle a toujours démontré à sa terre patrie le Liban. J'aime découvrir cette artiste discrète certes mais qui n'a pas peur d'exprimer ses convictions, tout cela sans jamais céder à l'instrumentalisation de son talent et de sa voix à des fins politiques. J'ai évidemment aussi été interpellée par les influences larges qui balaient sa musique ainsi que par sa douce et envoutante voix.

Je vous propose donc 8 semaines à la découverte de Fairouz, une nouvelle façon pour moi de me motiver à danser et à m'entraîner un peu chaque jours (on a dit objectif : au moins 5 minutes par jour!). 

Découvrir Fairouz

Tu trouveras de nombreuses biographies de Fairouz sur internet, je te propose celle succincte de France Culture.

Et de regarder ce biopic :
 

Fairouz, qui, cet été 1957, fait l'ouverture du Festival de Baalbek, chantant au milieu des six colonnes du temple romain de Jupiter. Elle deviendra par la suite un véritable monument de la culture nationale, dans tous les sens du terme. Complètement immobile sur scène, hiératique, électrisant les foules par un simple geste [...] On la surnommera plus tard la septième colonne.

Amaury Chardeau

Dans les prochains articles, j'ai choisi de mettre l'accent sur la relation entre quelques moments importants de sa vie et sa musique.

Fairouz et le festival de Baalbeck

Fairouz connaît le succès dès ses premières chansons diffusées à la radio dans les années 1950. Mais elle ne fait pas l'unanimité, sa modernité dérange les puristes. Ce n'est que lors de sa première participation au festival de Baalbek en 1957 qu'elle s'impose comme la nouvelle voix du Liban.

Ce festival fût créé afin de mettre en avant les facettes chrétiennes et européennes de la nouvelle nation libanaise. Proposer un spectacle tourné vers le folklore fût très controversé.

Mais le pari fût gagné, Fairouz et les frères Rahbani proposent une reprise moderne de chansons populaires en dialecte libanais avec une mise en scène élaborée. Fairouz présentera de nombreuses créations lors de ce festival et de son propre aveu, les moments vécus au festival de Baalbeck sont les plus beaux de sa carrière. Le succès du festival tiendra finalement en grande partie à la participation de Fairouz qui sera surnommée La septième colonne de Baalbeck.

La scène de Baalbek a permis à Fairouz et aux frères Rahbani de passer de la simple chanson à la mise en scène folklorique et de présenter ainsi leur vision du Liban à une échelle plus large, plus visuelle et plus narrative.

Le festival de Baalbek,Fairouz et les frères Rahbani par Christopher Reed Stone

Semaine 1 :"Bint Al Shababiya".

Et donc voici Bint Al Shababiya du spectacle Ayam al-Hasad (Jours de récolte, 1957). C'est la première fois que Fairouz chante face à un public. Cette chanson illustre bien le style de Fairouz, des reprises de chansons traditionnelles de façon moderne, en y rajoutant notamment des influences latines. Je trouve l'équilibre subtile et fascinant.

La vidéo est sous-titrée en français et en anglais.

Sources :

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